samedi 24 avril 2004, 3h45
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Lakhdar Brahimi qualifie Israël de "grand poison" du Moyen-Orient; l'ONU prend ses distances
NATIONS
UNIES (AP) - L'Organisation des nations unies a tenté
vendredi de distancer les vues du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan de celles exprimées
par son envoyé spécial en Irak, Lakhdar Brahimi, qui a récemment décrit Israël comme "le grand
poison" du Moyen-Orient. L'Etat hébreu envisage
de déposer une protestation formelle.
Lakhdar Brahimi s'est exprimé au sujet
d'Israël mercredi lors d'une entretien accordé à la radio France Inter, où il a
critiqué la politique répressive israélienne et le soutien américain dont
bénéficie l'Etat hébreu.
Conseiller
spécial de Kofi Annan et
sous-secrétaire général de l'ONU, Lakhdar Brahimi qui a pour mission d'avancer les négociations en
vue d'un transfert de pouvoir en Irak d'ici le 30 juin prochain, a souligné que
ses efforts pour installer un gouvernement intérimaire irakien étaient rendus
plus difficiles par la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens.
"Il
y a beaucoup de haine car la politique sécuritaire, très violente et
répressive, du gouvernement israélien, ainsi que sa détermination à occuper de
plus en plus de territoires palestiniens ne rendent pas les choses plus
faciles", a-t-il déclaré.
Pour
Lakhdar Brahimi, la
solution à la question irakienne est liée à la résolution de la paix entre
Palestiniens et Israéliens. "Il n'y a aucun doute que le grand poison dans
la région est la politique israélienne de domination et toute la souffrance
imposé aux Palestiniens, ainsi que la perception par toute la population de la
région, et au-delà, de l'injustice de cette politique, et le soutien également
injuste (...) des Etats-Unis à cette politique", a-t-il poursuivi.
Lors
d'un point presse vendredi à l'ONU, le porte-parole onusien Fred Eckhard a tenu à rappeler que "la position officielle
des Nations unies sur de telles questions est celle exprimée par le secrétaire
général dans les nombreux communiqués qu'il a publié au cours de sept dernières
années."
"M.
Brahimi exprimait ses vues personnelles", a-t-il
conclu, tandis que de son côté, l'vice-ambassadeur
israélien à l'ONU, Arye Mekel,
a noté que son pays avait été "très troublé" par la déclaration de M.
Brahimi. AP