ALGÉRIE ENTRE RÊVE ET ESPOIR

Jamais, je ne ferai le deuil de l'Algérie telle que je LA rêve, aux couleurs de nos espoirs et à la hauteur des aspirations de nos enfants. Elle sera plurielle, unie et exemplaire comme le fut son histoire, quelles qu'en soient les reproches qui lui sont faits.

Jamais, je ne ferai le deuil de cette Algérie-là tant que mon regard se posera sur cette jeunesse, qui un jour, à force de prouesses et de rage de vivre, finira par reprendre ses droits et insuffler à son pays le goût de la liberté et du bien être.

Jamais je ne ferai le deuil d'un État de droit en Algérie quand je pense à toutes les forces que recèle ce merveilleux pays, convaincue comme je suis, qu'un jour elles finiront par converger vers leur idéal commun. Qu'importe si la résignation semble avoir fait son lit dans l'Algérie de Abane, Amirouche et Ben M'hidi. Rien n'est plus éphémère que la soumission d'un peuple et aucune puissance ne viendra à bout de la fougue de sa jeunesse. Et en Algérie, plus qu'ailleurs, nous savons ce que cela veut dire.

Et si aujourd'hui, notre jeunesse est en mal de vie et d'avenir, rien n'est plus vrai que ses capacités à réinventer l'espoir et créer son propre projet d'avenir. La graine de cette jeunesse que l'on dit perdue en Algérie est en train d'éclore dans des réalisations extraordinaires sous d'autres cieux. Est-ce que je me trompe si je pense que nous avons tous mal au cœur de cette situation, même si on ne l'avoue pas. De savoir que cette même graine est si maltraitée, méprisée jusqu'à devenir stérile pour la terre de ses ancêtres. L'exemple de nos sportifs contraints de s'épanouir ailleurs est édifiant. Jusqu'à quand nos jeunes subiront-ils l'affront de n'être capables que du médiocre sous le ciel d'Algérie? Et qu'il faille s'expatrier pour prouver qu'ils rivalisent avec les meilleurs dans leur domaine. Quand verrons-nous cette tendance s'inverser? À quand des gouvernants aptes à faire fructifier les richesses de l'Algérie pour le bien être collectif? Où sont ces graines d'Algériens qui aiment assez leur pays pour lui donner un visage respectable, avec des villes propres et invitantes, des rues où il fait bon de se promener, et des gens souriants et travaillants qui, chaque jour que Dieu fait, se sentent redevables envers leur patrie. Ils auront le vent dans les voiles et puiseront leur fierté dans l'admiration et le respect qu'ils liront dans le regard d'autrui.

La majeure partie des Algériens qui s'expatrient ne le font pas pour fuir le pays. Tout le monde sait que l'Algérie est un des plus beaux pays du monde. Dieu l'a doté d'une variété de richesses à même de procurer un petit paradis pour ses 30 millions d'habitants. À conditions cependant que cette beauté naturelle (don de Dieu) soit respectée et traitée à sa juste valeur. Ceci est du domaine des hommes. Force est de constater que les gouvernants ont failli dans leur mission et qu'au lieu de travailler à l'accroissement du potentiel algérien, ils ont sapé les fondements de la société en semant le désarroi dans sa jeunesse. Vivement l'avènement d'une véritable force de changement.

Zehira Houfani Berfas